Le jugement

Bien que très abimé, l’épisode représenté sur cette face de chapiteau est identifiable grâce à la balance que Michel tient en main.

Il l’utilise pour juger les actions des défunts pour déterminer s’ils sont autorisés à accéder au Paradis.

Cette iconographie est répandue à partir du Xe siècle dans l’art roman et se retrouve au tympan de certains portails d’édifices majeurs, comme celui de la cathédrale Saint-Lazare d’Autun, réalisé entre 1130 et 1140.

Psychostasie ou Jugement des Âmes
Portail de la cathédrale d'Autun, entre 1130 et 1140
Photo © Marc Gil


Alors que dans la tradition cet épisode occupe, comme à Autun, une place marginale dans des compositions plus vastes dédiées à l'Apocalypse.

L'iconographie choisie à Châlons confère à saint Michel une place centrale dans l'oeuvre. C'est un choix assez moderne pour son époque et qui gagne ensuite en popularité dans l’art gothique et jusqu’à la fin du Moyen Âge, par exemple au centre du Retable du Jugement Dernier peint entre 1443 et 1452 par Rogier van der Weyden et conservé aux Hospices de Beaune :


Roger Van der Weyden : Retable du Jugement Dernier (détail du panneau central)
Peint entre 1443 et 1452, hospices de Beaunes
Photo © Marc Gil