Un décor d'une grande sophistication

La richesse décorative et la finesse des détails de la sculpture du cloître nous indique sans aucun doute que l’édifice était une commande à vocation ostentatoire.

Ce pilier est pourtant une exception : sur le reste des éléments conservés, le raffinement se déploie surtout sur les figures et les détails des chapiteaux. Ici, l’architecture du pilier est elle-même parée d’effets de matière et de forme.

On peut se questionner sur ce caractère unique : est-il dû à l’emplacement de cet élément dans le cloître, par exemple près d’une porte ? Ou bien est-il le fruit d’un projet initial inspiré des raffinements architecturaux nouveaux qui se déclinent déjà sur les décors des nouvelles cathédrales gothiques et écarté dans la suite du chantier ?

Il n’est pas possible d’apporter une réponse tranchée.

Toutefois, on peut noter que l’architecture en œuvre au cloître de Châlons s’éloigne de la profusion de décors habités caractéristique de la période romane pour lui préférer des références à l’antique, très modernes pour les années 1170-1180.