Les Inspirations divergentes

Ecartons les différences évidentes : le marbre blanc, matériau phare de la sculpture académique et les proportions idéalisées de la Madeleine. Prenons au contraire les positions de chacune  et autres choix esthétiques pour l’essentiel: Lacombe ancre la sainte entre la tradition d’adoration antique et la piété de la sculpture médiévale, Dolivet pare sa statue d’une pose expressive proche de l’Esclave mourant de Michel-Ange. D’une part par la posture de ses bras et son visage inscrit dans une souffrance intérieure nuancée par ses larmes, d’autre part par le fait d’être assise sur un rocher, objet que l’on retrouve dans certaines représentations de sainte Marie-Madeleine. 

La Madeleine, Emmanuel Dolivet, 1886, marbre, musée des Beaux-Arts de Rennes.

Crédits : (C) 2024 musée des Beaux-Arts de Rennes.

Permalien : https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl010009268

Esclave mourant, 1513-1515, Michel-Ange, Poids : 726 kg ; Hauteur : 2,277 m ; Largeur : 0,724 m ; Profondeur : 0,535 m, marbre,  Département des Sculptures du Moyen Age, de la Renaissance et des temps modernes, musée du Louvre.

Crédits : (C) 2024 musée du Louvre.

Permalien : https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl010009268

Celle de Lacombe, à l’image de sa propre pose, est sereine, comme inscrite dans l’éternité. Un simple socle cubique lui suffit pour la magnifier dans sa stature empreinte de douceur maternelle, de confiance ou de foi selon les interprétations que chacun se donne en la voyant main sur le sein gauche.