Martha, une mère qui veille

Nous sommes assez certains de la personnalité de Georges Lacombe et de ses pensées anticléricales, d’où la surprise de créer une figure de sainte, bien qu’elle brise les codes du genre de l’iconographie chrétienne. Un aspect peut cependant plus la rapprocher de la Vierge en tant que mère que la sainte repentie, c’est le ventre légèrement arrondi qu’elle présente. Une femme en attente de l'enfantement, loin de la Madeleine expiant ses péchés. Un de ses dessins tends à nous donner cette impression : une étude de tête de femme réalisée pour l’un de ses tableaux. 




















Etude d'une tête de femme et de main
, 1894, extrait du catalogue de Joseph Downing, Georges Lacombe Drawings, 1974.

Crédits : (C)  © Shepherd Gallery

   L'artiste s'est inspiré de sa femme Martha pour ce croquis qui servit de base pour son tableau Les ramasseuses de marrons (ci-dessous). On voit déjà les futurs traits de la Madeleine.


Les ramasseuses de marrons, 1894, 52.7 x 236.5 cm, huile sur toile, Norton Simon Art Foundation Colorado, Etats-Unis.

Crédits : (C) © Norton Simon Art Foundation

Permalien : https://www.nortonsimon.org/art/detail/M.1979.35.P/

La position de la main sur son sein, de ce point de vue, est celle d’une future mère. Comme un écho à l’enfant que la Maternité devait porter dans ses bras. Peut-être un parallèle avec la mère de l’artiste marquée par la mort de son premier enfant.